Réseau routier valaisan, entre défis et projets

2023 (STUDIO_54/ OLIVIER MAIRE)

Le réseau routier valaisan, essentiel à la mobilité et à l’économie du canton, fait face à des défis significatifs en matière d’entretien et de modernisation. Selon une étude de la Société Suisse des Entrepreneurs, les infrastructures routières et ferroviaires suisses sont majoritairement en bon ou moyen état, mais nécessitent un entretien régulier pour éviter une dégradation similaire à celle observée en Allemagne, où quatre entreprises sur cinq sont affectées par des infrastructures défaillantes.

Les routes nationales suisses sont en grande partie en bon état, avec 73 % des chaussées jugées satisfaisantes. Cependant, d’autres éléments essentiels tels que les ponts, tunnels et équipements de sécurité présentent des états moins favorables. Entre 5 % et 17 % de ces infrastructures sont qualifiées de « bonnes » par l’Office fédéral des routes (OFROU), tandis que 68 % à 75 % sont considérées comme « moyennes ». De plus, 14 % à 19 % des tunnels et des équipements de sécurité sont jugés « suffisants », indiquant la nécessité de travaux de rénovation ou de remplacement à court terme. 

En ce qui concerne les routes cantonales, la qualité varie considérablement selon les régions. Dans les cantons d’Argovie, de Berne, des Grisons, de Nidwald, de Soleure et de Zurich, au moins la moitié des routes sont en bon état. Les Grisons se distinguent avec une note de 4,36 sur 5, suivis de près par Soleure et l’Argovie. Le Valais présente des défis notables, avec près d’un tiers de ses routes cantonales considéré comme critique ou en mauvais état. 

Contraintes spécifiques valaisannes

Le Valais, avec sa topographie montagneuse et ses conditions climatiques variées, est particulièrement vulnérable aux aléas naturels tels que les glissements de terrain, les avalanches et les crues soudaines. Ces phénomènes augmentent l’usure des infrastructures routières et nécessitent des interventions fréquentes pour assurer la sécurité et la fluidité du trafic. La complexité géographique du canton rend également les travaux d’entretien et de modernisation plus coûteux et techniquement exigeants.

«Il y a l’âge des infrastructures, l’augmentation des sollicitations comme les charges de trafic et le tonnage, le sous-investissement dans l’entretien depuis des décennies, mais aussi les événements météorologiques extrêmes en augmentation», indiquait le chef de section au Service de la mobilité de l’Etat du Valais Eric Duc au Nouvelliste fin janvier quant aux facteurs impactant l’état du réseau routier.

Conscient de ces défis, le canton alpin a entrepris plusieurs initiatives pour améliorer l’état de ses infrastructures routières. Des programmes de réfection ciblés ont été lancés pour les tronçons les plus dégradés, avec une attention particulière portée envers les zones à risque élevé. De plus, des investissements sont réalisés pour moderniser les équipements de sécurité, renforcer les structures existantes et améliorer la résilience des infrastructures face aux aléas climatiques.

Initiatives et perspectives d’avenir

Cependant, pour garantir une infrastructure routière durable et efficace, une planification à long terme est essentielle. Cela implique une collaboration étroite entre les autorités cantonales, les communes et les entreprises de construction locales. L’adoption de technologies innovantes, telles que les matériaux de construction durables et les systèmes de surveillance en temps réel, pourrait également contribuer à une gestion plus proactive et efficace des infrastructures.

L’état des routes et des voies de circulation en Valais est le reflet des défis uniques auxquels le canton est confronté. Bien que des efforts significatifs soient déployés pour améliorer et entretenir ces infrastructures, une attention continue et des investissements soutenus sont nécessaires pour répondre aux besoins actuels et futurs. La collaboration entre les autorités, les professionnels du secteur et la communauté est essentielle pour assurer une mobilité sûre et efficace, contribuant ainsi au développement économique et social du Valais.

Le Grand Conseil valaisan aura d’ailleurs pour première mission de se prononcer sur un crédit d’engagement destiné aux routes cantonales, estimé à plus de 50 millions de francs. Avant cela, la demande devra être approuvée par le Conseil d’État sur proposition du Service de la mobilité.

Chantiers prioritaires

Le crédit d’engagement couvre des travaux sur quinze ouvrages d’art, dont une part significative – 14 millions de francs – sera consacrée à la rénovation du tunnel de Gueuroz, principal accès à Salvan. Le Grand Conseil valaisan devrait se prononcer sur ce financement en juin, sous réserve du calendrier parlementaire. La mise aux normes du pont de Saint-Maurice nécessitera 5,6 millions de francs, tandis que 3,8 millions seront alloués à la réfection du demi-pont des Croisettes, dans le Val d’Anniviers. Tous ces travaux devraient être achevés d’ici cinq ans.

Le choix des infrastructures concernées repose sur une évaluation rigoureuse. En Suisse, chaque ouvrage d’art est classé sur une échelle de 1 à 5. En Valais, deux ponts ont reçu une note de 4, indiquant un mauvais état : celui de Lalden et celui de Tellini à Eggen, ce dernier étant inclus dans cette demande de financement. Parallèlement, plusieurs réaménagements de traversées de localités sont en cours. À Vétroz, les chantiers se poursuivront jusqu’en 2026. À Sion, les premiers travaux sur l’avenue de Tourbillon débutent cette année. La mise à l’enquête de la traversée de La Fouly est quant à elle prévue pour cet été, tandis que celle d’Hérémence démarrera en 2026.

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