Nouvelle loi sur l’énergie, l’opportunité valaisanne

La nouvelle loi pourrait changer la donne énergétique du canton. En incitant le secteur immobilier à agir de manière réfléchie, le projet constitue un réel atout, tant en termes de durabilité que de dynamisme pour la branche de la construction. Explications.

Plutôt en retard par rapport aux autres cantons sur la question des rénovations énergétiques, le Valais pourrait bientôt adopter un modèle prometteur. Le projet de nouvelle loi sur l’énergie, actuellement en traitement par le Grand Conseil, prévoit en effet un bon mélange entre obligations et mesures incitatives réfléchies permettant de conjuguer préoccupations économiques et améliorations Nathan Bender, Président de la commission Economie et Energie du Grand Conseil valaisan. durables du parc bâti. Une manière habile d’amener les décideurs à entreprendre des rénovations énergétiques sans trop jouer sur le levier des sanctions.

« Ce projet de nouvelle loi vise à agir comme un déclencheur pour la réalisation de multiples mesures concrètes », souligne Nathan Bender, Président de la commission de l’économie et de l’énergie. « L’idée étant d’amener les propriétaires à réfléchir sur l’état énergétique de leur bien et à devenir parties prenantes de la transition énergétique, tant pour la décarbonation que pour diminuer la consommation d’énergie. »

Principales propositions

Concrètement, concernant les bâtiments, le projet de nouvelle loi entend agir autant sur la production que sur l’économie d’énergie, en ciblant à la fois les infrastructures de production de chaleur et l’enveloppe thermique d’un ouvrage. Pour le parc immobilier existant, le Conseil d’État ne prévoit pas d’interdire strictement les systèmes de chauffage au mazout ou au gaz. En revanche, en cas de remplacement d’une chaudière, la part de renouvelable devra être d’au moins 20% ou le bâtiment devra réduire significativement ses besoins de chaleur. D’autres mesures sont prévues, telles que le remplacement des chauffages électriques et l’installation de commandes d’enclenchement à distance pour ceux des résidences secondaires.

« Globalement, les mesures que nous prévoyons, combinées avec les subventions existantes, vont agir en incitant les décideurs à aller au-delà des exigences minimales, ne seraitce que pour des questions de retour sur investissement dans le cadre de rénovations », ajoute Nathan Bender. « Du côté des entreprises de la construction, les carnets de commandes sont actuellement pleins, ce qui traduit une dynamique encourageante de transformation de notre parc bâti qui devrait durer. Aujourd’hui, il conviendrait de prioriser les travaux avec le plus grand impact en termes d’économie d’énergie et d’innover en tendant vers des modèles économiques simplifiant les démarches administratives des propriétaires. »

CECB, l’atout incitatif

Dans le cadre du projet de nouvelle loi, le Canton devrait également reconnaître officiellement le certificat énergétique cantonal des bâtiments (CECB). Avec les normes SIA en vigueur, tout nouveau bâtiment atteindra au minimum l’étiquette C-C. Pas obligatoire pour les ouvrages existants, le projet de loi souhaite l’imposer également lors de la vente d’un bien. Un indicateur clé qui devrait engendrer un double effet de levier, déjà en permettant d’informer l’acquéreur sur la valeur énergétique du bien mais aussi en incitant le propriétaire à entreprendre des rénovations en amont de la vente. « Des questions des plus pertinentes, en particulier dans le contexte géopolitique et énergétique actuel. On constate d’ailleurs que les demandes de subventions liées au Programme Bâtiments de la Confédération et du Canton sont en très forte hausse. »

Acteurs de la construction et génie civil

En dopant les constructions durables et les rénovations énergétiques, le projet de nouvelle loi devrait générer un impact dynamique sur les acteurs de la branche. En même temps, les mesures prévues les incitent à innover et à se réorganiser pour créer de nouvelles synergies porteuses.

« Lorsque les ressources naturelles, humaines, techniques et financières sont limitées, il devient également nécessaire de mettre en œuvre des stratégies ambitieuses en matière de gestion et de déploiement de réseaux, tout en mutualisant les travaux avec d’autres infrastructures vieillissantes et peu efficientes, comme celles de l’eau par exemple. Le projet prévoit donc aussi des mesures liées à la bonne planification des réseaux d’infrastructures communales et cantonales. »

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